La matière première : l’argile

Le grès de St Amand-en-Puisaye est la matière première de toutes les pièces fabriquées à l’atelier. Cette terre d’origine française est couramment utilisée chez de nombreux potiers français. Elle est livrée en pain de terre prête pour le tournage.

FACONNER LES PIECES

La première étape est de façonner les pièces à partir de cette argile qui est plastique, jusqu’à obtenir le résultat désiré. Plusieurs techniques existent le modelage, le colombinage, l’estampage et le tournage.

Le tournage

Tournage

La grande majorité des poteries sont réalisées sur le tour du potier à partir d’une motte de terre.

Après avoir centré la terre, le potier (ou -en l’occurrence-la potière) façonne la pièce sur la girelle pour obtenir la forme désirée.

Les mains sont les principaux outils de cette étape. Toutefois l’éponge et l’estèque sont presque toujours utilisées. L’éponge permet de nettoyer le tour voire la pièce. L’estèque permet d’obtenir un aspect lisse sur la paroi de la poterie.

Ce sont des gestes ancestraux qui ont été mis au point il y a fort longtemps et transmis de potiers en potiers.

Le séchage

A l’issue d’une petite période de séchage, l’argile se durcit à une consistance dite « cuir ». La consistance rappelle celle du cuir. La pièce n’est pas complétement sèche mais plus tout à fait malléable non plus. A ce stade, il est possible de réaliser les étapes de finition : tournassage, ansage et toutes les finitions. Il est possible aussi de réaliser les décors en enlevant ou en ajoutant de la terre.

Ensuite, le séchage est une des étapes cruciales. Il faut veiller à ce que la pièce sèche lentement ou en tout cas uniformément et complétement. L’eau résiduelle de l’argile doit s’évaporer entièrement.

Le temps de séchage dépend de plusieurs éléments : le type d’argile, l’épaisseur de la pièce, la température extérieure mais surtout du taux d’humidité de l’air ambiant. Il est difficile de prévoir le temps exact nécessaire au séchage. L’œil averti que l’artisan pose sur ses pièces sait le déceler et la main du potier à travers le toucher de la pièce permet de s’en assurer.

Néanmoins, tout céramiste apprend que le temps est un compagnon intrinsèque de son travail, qui tour à tour peut le ralentir, le contraindre ou le booster.

Tasses en cours de séchage

CUIRE LES PIECES

La première cuisson

Après séchage final des pièces, elles subissent une première cuisson site de « dégourdi » (celle-ci est parfois abusivement appelée « biscuit »). A ce stade, les pièces sont débarrassées de toute l’eau résiduelle. Un retrait peut être observé. A l’issue de cette étape, nous défournons les « tessons » : l’argile a été transformé en « céramique » de façon définitive.

Les émaux de grès

Après la première cuisson, l’émail va être appliqué sur le tesson. L’émail est constitué de différentes poudres de matière premières : feldspaths, silice, kaolin, talc et craie. Les quantités et origines des matières premières vont constituer la nature de l’émail, sa brillance, son état (bulleux ou fondant) et donc son rendu final.

A cette base d’émail, il est également ajouté différents minéraux, oxydes et carbonates. Chaque minéral ou oxyde va aider à modifier la couleur finale de la pièce.

Le bain d’émail est constitué de poudre en dispersion dans de l’eau. Lorsque l’émail est appliqué sur la pièce, l’eau s’évapore et il se dépose une fine couche de poudre sur la pièce. Cette fine couche de poudre va se transformer au cours de la cuisson en une matière unique, l’émail.

L’émail est totalement différent de la peinture. En effet, l’émail est le résultat de transformations physiques et chimiques qui ont lieu dans le four tout au long de la cuisson. Ces matières premières s’imbriquent entre elles sous formes de réseaux cristallins et sont intrinsèquement liée au tesson.

A la Papoterie, nous confectionnons les émaux à partir de matières premières. La mise au point des recettes – la liste et quantité de chaque matière première- est issue de différents tests réalisés sur des petites tesselles. En effet, la recherche de nouveaux émaux est longue et nécessite une méthodologie de recherche précise. L’apparence et la composition de l’émail nécessite des connaissances techniques, de faire des calculs molaires. La complexité des émaux s’améliore avec l’expérience.

Cette démarche permet d’obtenir des couleurs, des brillances et un état final qui sont propres à l’atelier.

La cuisson d’émaillage

Ensuite les pièces subissent une seconde cuisson pour obtenir la pièce finie. Lors de cette seconde cuisson dite de « haute température », l’ensemble des composants utilisés dans l’émail va subir des transformations chimiques et des transformations physiques dans le four.

Cette fois-ci, le four monte à une température avoisinant les 1280°C pour obtenir une cuisson adéquate au grès. A l’issue de cette cuisson, les pièces sont recouvertes d’un émail et sont enfin finies et prêtes à rejoindre votre quotidien.

Combien de temps pour réaliser une pièce de poterie ?

La réponse à cette question que tout le monde se pose est extrêmement variable. En effet, la taille , l’épaisseur et le volume de la pièce ainsi que le taux d’humidité ambiant sont les principaux critères à prendre en compte. Toutefois en poterie, une pièce sera manipulée à de très nombreuses reprises sur de courtes durées. Pour avoir un ordre d’idée de la réalisation d’une tasse : de la découpe de la terre à la cuisson , la terre puis la pièce sera manipulée au minimum à 15 reprises. Cela nécessitera au minimum 35 minutes tout cumulées.